QUETZALCOALT / poème de Georges de Cagliari
Quatre vents, quatre voix, quatre chimères noires,
un chœur de cris crissés, si ténu qu’on l’écarte d’un souffle,
et des mâtures d’étoiles à la croisée des doigts,
à quoi cela peut-il servir ?
Qu’on arrête !
Je n’entends rien à ces comptines de Babel,
à ces ressacs de mots brûlés par dix mille ans de barbarie,
à ces amas de peuples au savoir calciné !
Qu’on arrête !
J’ai tissé la cendre et la braise,
froissé mes lèvres sur l’écharde,
délesté l’avenir d’un trop plein de mémoire
pour faire une aire à l’espérance.
Qu’on arrête !
Babil tendu sur l’infini,
brassé de rages et de bourrasque,
l’univers craque de massacres.
Qu’on arrête !
L’écho d’épouvante se leurre !
Je ne suis pas Quetzalcóatl !
Je suis l’effraie qu’on cloue à la porte des granges,
une escarbille de sanglots à l’épicentre des tempêtes !
Qu’on arrête !
L’espoir cherche un astre innocent pour fonder sa faiblesse…
Cabale de mots-sons sur l’avers de la plaie :
LE CHEF D’ORCHESTRE EST UN ENFANT !!